La nouvelle loi militaire en Birmanie contre la jeunesse et la résistance

La Birmanie fait face à de nombreux défis dans sa lutte contre le régime militaire qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi en février 2021. Le samedi 10 février 2024, la junte militaire birmane a annoncé l’application de la Loi militaire populaire (State Peace and Development Council Law No. 27/ 2010). Selon cette loi, les hommes âgés de 18 à 35 ans et les femmes âgées de 18 à 27 ans peuvent être appelés arbitrairement à servir dans l’armée. Bien que la durée du service militaire soit supposée ne pas dépasser 24 mois, la junte militaire conserve son pouvoir arbitraire de prolonger le service jusqu’à 5 ans “en cas d’urgence”. De plus, la junte militaire se réserve le droit arbitraire de mobiliser et de convoquer ceux qui ont déjà terminé leur service militaire “en cas d’urgence mettant en danger la défense et la sécurité de l’État dans une région ou dans tout le pays”. Toute personne qui tente d’éviter ce service s’expose à un risque d’emprisonnement de moins de 5 ans.

Cette nouvelle loi est un moyen supplémentaire utilisé par la junte militaire pour opprimer davantage le peuple birman. Tout d’abord, cela semble être une tentative d’utiliser des citoyens innocents et des soldats en première ligne comme boucliers humains pendant que la junte reste en arrière. Après avoir subi plusieurs défaites de la part de la Force de défense du peuple (PDF), la junte militaire perd cette bataille tant de facto que de jure.

Deuxièmement, en activant cette loi, la junte militaire cible les jeunes birmans, qui constituent le groupe d’âge le plus actif dans la résistance contre le gouvernement. Les jeunes qui refusent de fréquenter une université ou un institut dirigé par les militaires sont essentiels pour le Mouvement de désobéissance civile birmane. Bien que la loi mentionne que les “étudiants” peuvent “reporter temporairement le service militaire”, elle limite de manière restrictive la définition d'”étudiants” à ceux qui fréquentent une université “exploitée et reconnue” par eux. La junte militaire cible une fois de plus directement la vie des jeunes et tente de ralentir les progrès du mouvement de désobéissance civile.

Enfin, le droit à la vie et à l’éducation est déjà devenu un luxe rare pour de nombreux jeunes birmans. Cette annonce ne fait qu’aggraver les inquiétudes des jeunes qui résident actuellement en Birmanie. Au cours des trois années écoulées depuis le coup d’État militaire, de nombreux jeunes ont tenté de quitter la Birmanie pour trouver sécurité, éducation et meilleure qualité de vie. Cela entraîne déjà une fuite des cerveaux, et cette nouvelle ne fera qu’envenimer la situation en empêchant les Birmans qui résident temporairement à l’étranger de retourner en Birmanie tant que la junte militaire ne sera pas complètement vaincue.

Cette nouvelle loi militaire en Birmanie a de graves conséquences sur la jeunesse et la résistance dans le pays. Elle témoigne de la dure réalité à laquelle sont confrontés les jeunes Birmans qui luttent pour leurs droits fondamentaux.

Section FAQ basée sur les principaux sujets et informations présentés dans l’article :

Q: Qu’est-ce que la Loi militaire populaire en Birmanie ?
A: La Loi militaire populaire en Birmanie permet à la junte militaire de mobiliser de manière arbitraire les jeunes de 18 à 35 ans pour un service militaire pouvant durer jusqu’à 5 ans.

Q: Qui est spécifiquement ciblé par cette loi ?
A: Les hommes âgés de 18 à 35 ans et les femmes âgées de 18 à 27 ans sont spécifiquement ciblés par cette loi.

Q: Quelles sont les conséquences pour ceux qui tentent d’éviter le service militaire ?
A: Toute personne tentant d’éviter le service militaire s’expose à un risque d’emprisonnement de moins de 5 ans.

Q: Pourquoi la junte militaire utilise-t-elle cette loi ?
A: La junte militaire utilise cette loi pour opprimer davantage le peuple birman et cibler les jeunes qui sont activement engagés dans la résistance contre le gouvernement.

Q: Quelles sont les implications pour le mouvement de désobéissance civile en Birmanie ?
A: Cette loi vise à ralentir les progrès du mouvement de désobéissance civile en ciblant les jeunes qui refusent de fréquenter les établissements dirigés par les militaires.

Q: Quelles sont les conséquences sur la vie et l’éducation des jeunes birmans ?
A: Cette loi aggrave les inquiétudes des jeunes birmans en limitant leur droit à la vie, à l’éducation et à la liberté de résidence.

Termes clés :

– Junte militaire : groupe de militaires qui prennent le pouvoir dans un pays par le biais d’un coup d’État ou d’une rébellion.

– Désobéissance civile : refus d’obéir à certaines lois, politiques ou ordres gouvernementaux dans le but de revendiquer des droits ou de contester le pouvoir en place.

– Boucliers humains : utilisation de civils innocents comme protection contre des attaques ou des représailles.

Liens utiles :

– <a href=https://www.hrw.org/fr/world-report/2022/country-chapters/386511"Fiche pays Birmanie – Rapport mondial 2022 de Human Rights Watch"
– <a href=https://www.amnesty.fr/pays/birmanie"Amnesty International – Birmanie"