La transparence est devenue un enjeu de taille dans le domaine du climat. Selon l’UNFCCC, elle favorise l’élaboration de politiques, de plans et de stratégies nationales en matière de climat, tout en accroissant la sensibilisation, la volonté politique, le soutien et les capacités.
La pression en faveur d’une plus grande transparence est en constante augmentation, et il est logique de l’appliquer également aux militaires et à leurs chaînes d’approvisionnement, compte tenu de leur forte dépendance aux énergies fossiles et de leur contribution aux émissions mondiales. Aux États-Unis, des propositions récentes visant à améliorer la déclaration des émissions des industries militaires ont suscité une réaction hystérique de la part des think tanks de droite, malgré le fait que de nombreuses entreprises déclarent déjà leurs émissions. En Europe, le secteur de la technologie militaire sera bientôt soumis à un examen plus approfondi. En juillet 2023, l’UE a adopté les nouvelles normes européennes de reporting sur la durabilité (ESRS), à utiliser par toutes les entreprises soumises à la Directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD).
Les ESRS prévoient des “exigences en matière de divulgation” sur les émissions de gaz à effet de serre, en tenant compte à la fois des normes de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) et de celles de la Global Reporting Initiative (GRI), reflétant ainsi le besoin de transparence, d’imputabilité et de crédibilité. Bien que les ESRS ne nécessitent pas la divulgation d’informations classifiées ou sensibles, toutes les autres informations sont toujours requises, et tous les efforts raisonnables doivent être déployés pour veiller à ce que la pertinence globale de l’exigence de divulgation ne soit pas compromise.
Les lignes directrices du Groupe de travail sur les divulgations financières liées au climat notent également que les entreprises ne doivent pas se retrancher derrière la confidentialité pour éviter de divulguer des informations sur le changement climatique, et que les raisons pour lesquelles les données sont exclues doivent être indiquées. Si des préoccupations subsistent en matière de divulgation, d’autres mesures peuvent également être prises. Le GHG Protocol suggère que les problèmes de confidentialité peuvent être évités en ayant recours à une assurance indépendante de tiers, plutôt qu’en fournissant les données détaillées des activités qui entraînent les émissions de gaz à effet de serre.
Les gouvernements doivent faire preuve de plus de transparence en ce qui concerne les émissions militaires et éviter de se retrancher derrière des excuses fragiles pour expliquer les lacunes de données. Cela est d’autant plus important que les possibilités d’examen public des performances climatiques et environnementales des militaires sont très limitées, en comparaison notamment avec celles du secteur commercial ou d’autres institutions publiques. Les lois ainsi que les préoccupations des clients, des actionnaires et des investisseurs concernant les critères ESG stimulent le changement dans le secteur privé et public, mais les militaires ont besoin d’autres sources de pression. La situation est d’autant plus compliquée par l’exemption de défense nationale prévue dans des instruments tels que la Convention d’Aarhus, qui donne aux citoyens le droit d’accéder aux informations environnementales détenues par les autorités publiques.
Section FAQ basée sur les principaux sujets et informations présentés dans l’article :
Q1 : Qu’est-ce que la transparence en matière de climat et pourquoi est-elle importante ?
A1 : Selon l’UNFCCC, la transparence favorise l’élaboration de politiques, de plans et de stratégies nationales en matière de climat, tout en accroissant la sensibilisation, la volonté politique, le soutien et les capacités.
Q2 : Pourquoi est-il important d’appliquer la transparence aux militaires et à leurs chaînes d’approvisionnement ?
A2 : Étant donné que les militaires sont fortement dépendants des énergies fossiles et contribuent aux émissions mondiales, il est logique d’appliquer la transparence à ce secteur.
Q3 : Quelles sont les propositions récentes aux États-Unis pour améliorer la déclaration des émissions des industries militaires ?
A3 : Aux États-Unis, des propositions récentes visant à améliorer la déclaration des émissions des industries militaires ont suscité une réaction hystérique de la part des think tanks de droite, malgré le fait que de nombreuses entreprises déclarent déjà leurs émissions.
Q4 : Quelle est la situation en Europe concernant la transparence de la technologie militaire ?
A4 : En Europe, le secteur de la technologie militaire sera bientôt soumis à un examen plus approfondi, grâce à l’adoption des nouvelles normes européennes de reporting sur la durabilité (ESRS) en juillet 2023.
Q5 : Quels sont les critères de divulgation prévus par les ESRS ?
A5 : Les ESRS prévoient des “exigences en matière de divulgation” sur les émissions de gaz à effet de serre, en tenant compte à la fois des normes de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) et de celles de la Global Reporting Initiative (GRI).
Q6 : Les entreprises doivent-elles divulguer des informations classifiées ou sensibles selon les ESRS ?
A6 : Les ESRS n’exigent pas la divulgation d’informations classifiées ou sensibles, mais toutes les autres informations sont toujours requises.
Q7 : Comment les entreprises peuvent-elles éviter les problèmes de confidentialité lors de la divulgation d’informations liées au changement climatique ?
A7 : Le GHG Protocol suggère que les problèmes de confidentialité peuvent être évités en ayant recours à une assurance indépendante de tiers, plutôt qu’en fournissant les données détaillées des activités.
Q8 : Pourquoi est-il important que les gouvernements fassent preuve de transparence en ce qui concerne les émissions militaires ?
A8 : Les possibilités d’examen public des performances climatiques et environnementales des militaires sont très limitées, comparées notamment à celles du secteur commercial ou d’autres institutions publiques. Les lois et les préoccupations des clients, des actionnaires et des investisseurs stimulent le changement dans le secteur privé et public, mais les militaires ont besoin d’autres sources de pression.
Q9 : Quelle est l’exemption de défense nationale qui complique la situation ?
A9 : L’exemption de défense nationale prévue dans des instruments tels que la Convention d’Aarhus donne aux citoyens le droit d’accéder aux informations environnementales détenues par les autorités publiques, mais cette exemption limite cet accès aux informations militaires.
Définitions des termes clés et du jargon utilisés dans l’article :
– UNFCCC : United Nations Framework Convention on Climate Change (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques)
– énergies fossiles : sources d’énergie non renouvelables telles que le pétrole, le gaz naturel et le charbon
– émissions mondiales : les quantités de gaz à effet de serre rejetées dans l’atmosphère par les activités humaines du monde entier
– think tanks : groupes de réflexion spécialisés dans la recherche et l’analyse de politiques publiques
– ESRS : European Sustainability Reporting Standards (normes européennes de reporting sur la durabilité)
– Directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD) : directive de l’UE qui oblige les entreprises à fournir des informations sur leur performance en matière de durabilité
– gaz à effet de serre : les gaz qui contribuent au réchauffement climatique, tels que le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4)
– International Sustainability Standards Board (ISSB) : organisme qui établit des normes mondiales de durabilité
– Global Reporting Initiative (GRI) : organisme qui développe et promeut des normes de reporting durable
– GHG Protocol : Greenhouse Gas Protocol (protocole des gaz à effet de serre)
– critères ESG : critères environnementaux, sociaux et de gouvernance utilisés pour évaluer la durabilité et l’impact des investissements
Liens connexes suggérés vers le domaine principal :
1. UNFCCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques)
2. ESRS (European Sustainability Reporting Standards)
3. International Sustainability Standards Board (ISSB)
4. Global Reporting Initiative (GRI)
5. GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol)